samedi 28 février 2009

Roger

Voila, l'heure de dire au revoir a mes compagnons du lac lugu. Petit pincement en quittant Aqiu, une fille vraiment super. Quant a Jiao et Yingzi, le rendez vous est pris, on se reverra sur Pekin.
Et encore une fois, pour rentrer sur Kunming, je n'echappe pas a l'avion. C'est trop bete m'a dit Jiao, c'est seulement 10 euros plus cher que le bus pour 50min au lieu de 10 heures. Il s'est charger lui meme de me reseverver le billet sur internet, merde, je vais remonter dans l'avion. C'est con, c'est tres con je sais, mais c'est comme ca. Je le supporte toujours pas. Arriver a l'aerogare, le meme rituel, toujours, toujours. Au moment de monter dans l'avion, la main droite sur le carrenage de l'appareil, toujours, toujours, comme pour se rassurer, et puis une gorgee de volvic, toujours, tou.. bon j'arrete mes conneries. Enfin non, l'article en lui meme est une connerie.
Ma place est dans le fond de l'appareil, pres de la porte d'exit, c'est bien. Je m'assoi coter couloir et soudain, je l'apercois. Lui, un rang devant, de l'autre coter du couloir central, le petit vieu chinoi, je l'est baptiser... Roger !
Roger a la soixantaine, de petite stature, un beret bleu clair recouvre un crane que l'on devine degarni. Son pardessu d'un vert laver par les ans semble trop grand pour lui. Ses mains noueuses enlacer reposent sur des cuisses animer d'un leger tremblement. Il attend.
Il n'est pas dur de deviner que c'est la premiere fois pour Roger qu'il prend l'avion. Ses yeux balayent un environnement qui lui est etranger. Combien en sont deja a leurs 3eme, 4eme, dixieme vols ? Il y a l'homme d'affaire, il doit voyager lui, il y a le couple d'occidental sur lequel ses yeux se posent un long moment, d'ou viennent'ils ? Mais pour Roger, c'est la premiere fois, et cela fait que ce vol revet pour lui une importance toute particuliere.
Un jeune homme arrive. Il doit s'assoir sur la meme ranger que Roger, coter fenetre. Il s'escuse, Roger se leve. Lui tapotant l'epaule, il lui glisse une phrase inaudible mais dans laquelle je devine dans difficulter un "assied toi, mon gars, assied toi". Roger est paternel. Le jeune homme se glisse sur son siege, presque confus d'avoir deranger Roger. L'hotesse passe dans le couloir, seul Roger l'arrete, lui pose une question qu'elle repond avec un sourire complice, Roger semble rassurer. Cependant que chacun ignore superbement les demonstrations de survie en cas de scrash, Roger les suit avec attention. Il decouvre, Roger.
Decollage, et Roger m'epate. Moi qui suit en train de scruter anxieusement le moindre bruit suspect, lui qui ne bouge pas, il est comme un enfant dans un manege qui ne comprend pas ce qui lui arrive et ne pense meme pas a s'inquieter, gardant un regard fixe, le meme, celui de la decouverte.
Vol, et Roger ne fait rien. Et pourtant, il me fascine. Je ne peut m'empecher de decoller mes yeux de lui. Le vieu chinois qui decouvre l'avion, cette chose dont il a tant entendu parler mais qu'il n'avait jamais prise. Cette article, c'est dans le vol que je l'ai concu.
L'hotesse passe avec les boissons (ahh, ca change des bouteilles d'eau), se sera un the pour Roger. Tient je prendrai pareil. On nous sert egalement un petit sandwich emballer dans de l'aluminium. Roger l'ouvre comme un enfant deballant son papier cadeau. Il le mange, lentement ( Putain !! il a peter un cable le doudou avec son Roger la ).
Atterissage, rien a signaler, l'avion ne s'est meme pas arreter que tout le monde s'est deja precipiter pour prendre ses affaires. Pas Roger, non, lui reste aussi, observant d'un regard curieu cette soudaine agitation aussi frenetique qu'elle est inutile. Le jeune homme derriere, lui, est plutot embarrasser. Roger le laisse passer, il laisse passer tout le monde s'ailleur. Il est le doyen, c'est lui qui fermera la marche, quelques secondes de plus, comme pour s'attarder dans cet univers qu'il ne reverra peut etre jamais. Passant a sa hauteur, je lui glisse un sourir. Roger me repond me repond immediatement avec joie. Je l'aime bien, Roger. Sortit de l'appareil, je me laisse trainer pour observer un peu Roger. Il faut que je lui parle, que je l'entende...
Et puis non, qu'aurais je a lui dire, qu'aurais t'il a me dire, ne cassons pas le mythe, laissont Roger comme il est. Des bagages ? non. Roger ne prend pas la meme direction que moi. Apres s'etre renseigner aupres d'un stewart, il se dirige vers la sortit ou il est absorber par la masse. Roger a disparut.
Je remercie Roger, car l'espace d'un vol, j'ai penser a autre chose qu'a l'avion. Je remercie Roger, le petit vieu sur lequel j'aurais philosopher l'espace d'une heure.
Je le remercie, Roger ...

2 commentaires:

fanch a dit…

eh ben dis donc mon doudou!!je ne connaissais pas ces talents d'écrivain, on se serait presque cru à bord en compagnie du vieux Roger(drôle de nom pour un chinois)!ça fait du bien de pas lire que des anecdotes sur le gerbage de bière(même si j'en suis très friand^^).Sayonara(jsé pas si ça s'écrit comme ça mais tant pis!)

Anonyme a dit…

Nona tu m'épatera tjrds, merci du voyage...
tifenn